Emira Bouaouina

« Ce qui a eu de l’effet sur moi, ce sont les sessions de formations relatives au leadership : c’est ce qui m’a apporté un plus. Par exemple, s’il m’arrive une histoire dans mon travail, l’ancienne Emira, pose sa démission et s’en va. Emira, après la formation en leadership ne le fera pas. J’impose mon idée, sans dire qu’il faut que mon idée passe, je la vends autrement, je vends mes idées autrement, j’arrive à obtenir ce que je veux autrement. Chaque fois au moment de l’évaluation, on nous pose la question de savoir ce que nous pouvons faire après la session. Moi, je proposais, surtout dans le cadre de la formation relative au leadership, je disais : maintenant je peux faire une formation. Parce que j’établis toujours des liens avec mon travail, en me demandant ce que je peux apporter à mon travail.

Puisque je travaille avec les municipalités et les président.e.s des commissions, je me suis dit pourquoi je ne travaillerais pas sur l’intégration du genre dans le travail municipal. Par exemple, faire connaître le journal [des collectivités locales], voir si ses différents articles prennent en compte le genre ou pas, comment le PAI a été programmé en tant que projet prenant en compte le genre : une rue où il y a des femmes qui travaillent dans l’usine doit être éclairée pour qu’une femme qui se lève à 5 heures et sort pour aller travailler ne soit pas victime de braquage. Les gens te regardent pour te dire : « ça c’est un projet qui prend en considération le genre ? ». Oui, je leur réponds que c’est bien cela. Regarde la simplicité du projet, mais il est important ! Ça s’est décalé, les trois axes que nous avons maintenant sont : l’économie, l’environnement et la gouvernance locale, mais le genre est transversal, ce qui veut dire que dans tout ça, il faut que tu y introduises la femme et les jeunes, le genre, quoi ! Et cela, c’est vraiment une fierté pour moi. Avant, ils travaillaient sans donner d’importance [au genre]. Même quand j’essayais, avant, l’année dernière, de les convaincre, ils me disaient : « nous on travaille sur les femmes ! ». Oui ! mais ils ne faisaient pas une formation spécifique, ils ne faisaient pas, par exemple, une session de formation sur le genre. Si tu parles de cela avec tout le monde sans le citer, cela ne reste pas [chez les gens] surtout dans les municipalités.

J’ai voulu entrer en contact avec les gens qui ont de l’expertise pour renforcer cette formation. J’ai contacté l’équipe du PLMI en leur demandant comment pourrait se faire le partenariat. Donc, quand j’ai discuté avec l’équipe du PLMI, j’ai plutôt senti qu’ils pouvaient m’être utiles, que ce soit au niveau de l’expertise, que des idées, c’est-à-dire que les ateliers, je ne les ai pas fait toute seule. Les experts du programme étaient bien, beaucoup de personnes ont parlé des formations, la conférence s’est passée dans une ambiance agréable tant et si bien que l’idée du partenariat a beaucoup plu à l’équipe de CD2 au niveau de la centrale [de l’association], l’idée leur a plu. Moi, je voudrais bien qu’on fasse un programme commun entre le CD2 [et le PLMI], et si possible, pas seulement celui de Nabeul, étant donné que nous avons cinq centres, c’est-à-dire un partenariat officiel, parce que l’expertise que vous avez, va nous aider. Donc, puisque moi-même j’ai tiré profit, j’ai eu une occasion, pourquoi ne pas faire alors un partenariat avec vous et faire en sorte que le meilleur soit diffusé ? »